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Yusuf Hamied et son pays se trouvent actuellement dans une position très délicate face aux grandes puissances et aux grandes institutions économiques représentantes de la mondialisation. En effet, l'Inde est accusée de ne pas respecter la protection que confèrent normalement les brevets à tout médicaments, en produisant des médicaments génériques moins chers qui inondent le marché et privent les grand laboratoires de leurs bénéfices. Le PDG des laboratoires Cipla se qualifie lui de « Robin des bois » car il donne la possibilité aux plus pauvres d'accéder à des médicaments efficaces. Dans un pays où la population séropositive est une des plus importantes. Ces médicaments, antirétroviraux pour la plupart, permettent à des milliers d'indiens de vivre avec la maladie. Le chef d'entreprise indien s'oppose aux patrons des grands laboratoires qui privilégient le profit plutôt que la santé des populations.

 

Nous avons vu que certains indices montrent une certaine avidité chez les producteurs de médicaments comme le discours du PDG des laboratoires Bayer qui dit lors d'une conférences qu'il « ne fait pas de médicaments pas pour les populations pauvres mais pour des occidentaux qui ont les moyens de se les payer ». Mais pour la communauté internationale, et surtout pour les représentants des laboratoires européens et américains à l'OMC, Yusuf Hamied est un voleur, un pirate, et son pays est un obstacle à la mondialisation. En effet la loi très stricte de l'Inde est un barrage aux brevets étrangers ce qui empêche les industriels pharmaceutiques étrangers de s'implanter dans le marché indien. L'Inde subit donc de nombreuses pressions de la part de l'Organisation Mondiale du Commerce pour que les brevets soit plus facilement acceptés. Les conséquences pour l'industrie pharmaceutique locale pourraient être terribles et entraîner de nombreux laboratoires dans la faillite.

 

Le combat des génériques indiens est en phase d'être remporté par les lobbies occidentaux. En effet, de nombreuses dérogations ont permis à certains brevets étrangers de pénétrer le marché fermé de l'Inde. Certaines populations dépendent fortement des génériques produits en Inde comme en Afrique où il sont distribués en masse par des associations humanitaires. Il y à donc une grande dimension éthique dans ce débat : Doit on privilégier la santé ou le profit ?

Il pourrait exister des compromis avec une ouverture partielle du marché et une garantie de transfert de technologie au bénéfice des laboratoires locaux mais avant cela la question est de savoir quelle sera l'issue des négociations en cours ?

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